LDV
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FR. LDV, c’est la quiétude d’un pique-nique d’été, l’étincelle jaillissante d’une cigarette, des bras qui s’enlacent, la bouteille de champagne vide le lendemain d’une nuit agitée par les stroboscopes, la fougue des regards qui se croisent dans la foule, la bienveillance d’une main posée sur l’épaule, les fous-rires d’une colonie de vacances, les pas sur le béton chaud arrosé par une bataille d’eau, le raisin pigmenté d’un rouge à lèvres rouge ; 
et la caméra de main en main, et les souvenirs au clair-obscur.

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Mon esprit fabule sans cesse, invente des histoires. LDV est des scénarios de mes rêves livré pour engendrer ceux de celui qui prend le temps de regarder.

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Il y a des images, il y a des mots.

Les images sont des fragments sélectionnés dans les archives d’inconnues. J’explore, j’examine ces surfaces, leur écho et leur réalité. Je m’émancipe de leur passé, coupe et façonne des bribes de détails.

Les mots compilés sont choisis minutieusement dans les pages d’un d’un roman jamais lu.

Et vient la superposition.

L’entrelacement des pixels et des lettres permet l’avènement d’une œuvre nouvelle, composite et généreuse. C’est un tissage qui converge en tous sens vers le songe. Ce sont les irrégularités structurelles, les suspensions du texte, la découpe et la narration sciée qui entrainent la rêverie. Le texte se fait et se défait. Il disparait et c’est à cet instant que l’image prend le dessus. Les couches s’enlacent. Les strates s’unissent. C’est extraire l’essence d’un texte et le mêler à une image elle-même segmentée.
Ce sont des allers et venues. C’est une ambivalence de lecture.
L’image créée, hybride, doit sa singularité au croisement des médiums. L’œil lit le texte, l’œil regarde l’image. Rien n’est régulier, ni continu ; ce sont des intermittences. Ces variations mènent à la création d’un désir inassouvi chez le regardeur, celui de vouloir lire le texte dans son intégralité. L’accès est rompu. La curiosité est attisée. Le regard creuse dans l’image pour combler l’absence de texte. Les scissions des mots, les pauses dans le texte permettent le songe. L’ellipse est alors libératrice de pensées. Les mots se perdent pour être retrouvés et créer la continuité dans la discontinuité.

Évanescence des mots et enchevêtrement avec l’image ; c’est l’appel à l’évasion. L’apparence interrompue de l’œuvre mène à une image complète et inépuisable. Chaque espace est comblé et s’assemble dans l’esprit de celui qui regarde. Les interprétations peuvent être différentes à chaque coup d’œil, à chaque lecture : l’image ne s’épuise jamais.

15 photographies
2023

EN. LDV is the quietness of a summer picnic, the sparkle of a cigarette, arms embracing, the empty bottle of champagne the day after a night shaken by strobe lights, the ardour of eyes meeting in a crowd, the kindness of a hand on the shoulder, the laughter of a summer camp, the steps on the hot concrete sprinkled by a water fight, the pigmented grapes of a red lipstick; 
and the camera in hand, and the memories in the chiaroscuro.

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My mind is always making things up, inventing stories. LDV is here one of the scenarios of my dreams delivered to generate those of the one who takes the time to look.

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There are images and there are words.

The images are fragments selected from my personal archives. I explore, I examine these surfaces, their echo and their reality. I emancipate myself from their past, I cut and I shape snippets of details.

The compiled words are meticulously chosen from the pages of a never-read book of poems.

And then comes the superimposition.

The intertwining of pixels and letters allows the creation of a new, composite and generous work. It is a weaving that converges in all directions towards the dream. It is the structural irregularities, the suspensions of the text, the cut-up and sawed narration that lead to reverie. The text is made and unmade. It disappears and it is at this moment that the image takes over. The layers intertwine. The layers unite. It is extracting the essence of a text and mixing it with an image that is itself segmented.
It's back and forth. It is an ambivalence of reading.
The hybrid image created owes its singularity to the crossing of mediums. The eye reads the text, the eye looks at the image. Nothing is regular, nor continuous; it is intermittent. These variations lead to the creation of an unfulfilled desire in the viewer, that of wanting to read the text in its entirety. Access is broken. Curiosity is aroused. The gaze digs into the image to fill the absence of text. The splits in the words, the pauses in the text allow the dream. The ellipsis then liberates thoughts. Words are lost in order to be found again and create continuity in discontinuity.

Evanescence of words and entanglement with the image; it is the call to escape. The interrupted appearance of the work leads to a complete and inexhaustible image. Every space is filled and comes together in the mind of the beholder. Interpretations can be different with every glance, with every reading: the image never runs out.

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15 photographies
2023