Isatis
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Isatis

FR. Isatis, c’est la naïveté d’un enfant, le picotement du nez qui annonce la montée des larmes, le déploiement des nuages dans le ciel, la brise sur la voile du bateau, les yeux rieurs, une robe qui danse dans le vent, l’écrin de velours de la boite à bijoux, le regard émerveillé face à l’océan, les grains de sable qui forment le château, la balade de fin de journée ;
et la douceur, et la légèreté.

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Mon esprit fabule sans cesse, invente des histoires. Isatis est ici un des scénarios de mes rêves livré pour engendrer ceux de celui qui prend le temps de regarder.

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Il y a des images, il y a des mots.

Les images sont des fragments sélectionnés dans mes archives personnelles. J’explore, j’examine ces surfaces, leur écho et leur réalité. Je m’émancipe de leur passé, coupe et façonne des bribes de détails.

Les mots compilés sont choisis minutieusement dans les pages d’un recueil de poèmes jamais lu.

Et vient la superposition.

L’entrelacement des pixels et des lettres permet l’avènement d’une œuvre nouvelle, composite et généreuse. C’est un tissage qui converge en tous sens vers le songe. Ce sont les irrégularités structurelles, les suspensions du texte, la découpe et la narration sciée qui entrainent la rêverie. Le texte se fait et se défait. Il disparait et c’est à cet instant que l’image prend le dessus. Les couches s’enlacent. Les strates s’unissent. C’est extraire l’essence d’un texte et le mêler à une image elle-même segmentée.
Ce sont des allers et venues. C’est une ambivalence de lecture.
L’image créée, hybride, doit sa singularité au croisement des médiums. L’œil lit le texte, l’œil regarde l’image. Rien n’est régulier, ni continu ; ce sont des intermittences. Ces variations mènent à la création d’un désir inassouvi chez le regardeur, celui de vouloir lire le texte dans son intégralité. L’accès est rompu. La curiosité est attisée. Le regard creuse dans l’image pour combler l’absence de texte. Les scissions des mots, les pauses dans le texte permettent le songe. L’ellipse est alors libératrice de pensées. Les mots se perdent pour être retrouvés et créer la continuité dans la discontinuité.

Évanescence des mots et enchevêtrement avec l’image ; c’est l’appel à l’évasion. L’apparence interrompue de l’œuvre mène à une image complète et inépuisable. Chaque espace est comblé et s’assemble dans l’esprit de celui qui regarde. Les interprétations peuvent être différentes à chaque coup d’œil, à chaque lecture : l’image ne s’épuise jamais.

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16 photographies
2023

EN. Isatis, it is the naivety of a child, the tingling of the nose that announces the rise of tears, the unfolding of the clouds in the sky, the breeze on the boat's sail, the laughing eyes, a dress that dances in the wind, the velvet case of the jewellery box, the look of wonder in front of the ocean, the sand grains that shape the castle, the stroll at the end of the day ;
and the softness, and the lightness.

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My mind is always making things up, inventing stories. Isatis is here one of the scenarios of my dreams delivered to generate those of the one who takes the time to look.

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There are images and there are words.

The images are fragments selected from my personal archives. I explore, I examine these surfaces, their echo and their reality. I emancipate myself from their past, I cut and I shape snippets of details.

The compiled words are meticulously chosen from the pages of a never-read book of poems.

And then comes the superimposition.

The intertwining of pixels and letters allows the creation of a new, composite and generous work. It is a weaving that converges in all directions towards the dream. It is the structural irregularities, the suspensions of the text, the cut-up and sawed narration that lead to reverie. The text is made and unmade. It disappears and it is at this moment that the image takes over. The layers intertwine. The layers unite. It is extracting the essence of a text and mixing it with an image that is itself segmented.
It's back and forth. It is an ambivalence of reading.
The hybrid image created owes its singularity to the crossing of mediums. The eye reads the text, the eye looks at the image. Nothing is regular, nor continuous; it is intermittent. These variations lead to the creation of an unfulfilled desire in the viewer, that of wanting to read the text in its entirety. Access is broken. Curiosity is aroused. The gaze digs into the image to fill the absence of text. The splits in the words, the pauses in the text allow the dream. The ellipsis then liberates thoughts. Words are lost in order to be found again and create continuity in discontinuity.

Evanescence of words and entanglement with the image; it is the call to escape. The interrupted appearance of the work leads to a complete and inexhaustible image. Every space is filled and comes together in the mind of the beholder. Interpretations can be different with every glance, with every reading: the image never runs out.

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16 photographies
2023